VIH : des chercheurs avancent sur un traitement pour une rémission durable

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VIH : des chercheurs avancent sur un traitement pour une rémission durable

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Les chercheurs qui travaillent sur ce traitement sont réunis à l'Institut Pasteur, à Paris.
Les chercheurs qui travaillent sur ce traitement sont réunis à l'Institut Pasteur, à Paris.
© AFP - BERTRAND GUAY

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, à Paris, ont détecté des anticorps neutralisants chez certains patients touchés par le VIH. Ces anticorps pourraient amener les malades en rémission, sans nécessité de prendre à vie un traitement antirétroviral. Les chercheurs vont lancer un essai clinique.

Dans les laboratoires de l'Institut Pasteur, à Paris, des chercheurs planchent sur un nouveau traitement qui pourrait rendre la vie des personnes touchées par le VIH bien plus facile. Ces scientifiques ont trouvé chez certains de ces patients des anticorps neutralisants, qui seraient à même d’amener les malades en rémission, sans avoir besoin de prendre à vie un traitement antirétroviral, ce qui est le cas aujourd’hui pour des milliers de patients. Des patients vont participer à un essai clinique à partir de janvier prochain.

Des anticorps capables de neutraliser le virus sur le long terme

Depuis une dizaine d’années, ces chercheurs s’intéressent à quelques rares patients qui ont pris le traitement antirétroviral à un stade précoce de l’infection. Ils l’ont ensuite arrêté et quelques années plus tard, leur système immunitaire est capable de neutraliser tout seul le virus et même de détruire les cellules infectées.

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"On a découvert des anticorps à large spectre qui coopèrent avec d'autres populations d'anticorps neutralisants pour neutraliser le virus et qui participent donc très probablement au contrôle de l'infection sur le long terme", explique Hugo Mouquet, immunologiste et directeur de recherche à l’Institut Pasteur.

Un essai clinique en préparation

Tout porte à croire que ces anticorps neutralisants sont les acteurs de la protection antivirale. Les chercheurs vont donc vérifier cette hypothèse dans un essai clinique. "L'idée dans l'essai, c'est de tester si la combinaison des drogues antirétrovirales et des anticorps à large spectre, qui sont le net plus ultra des anticorps anti-VIH, permet, à l'arrêt de ces deux traitements, de contrôler sur du long terme l'infection ou si le virus réémerge", indique Hugo Mouquet. Si le virus revient, le traitement devra être repris.

À partir de janvier prochain, une quarantaine de patients recevra uniquement le traitement antirétroviral. Un autre groupe de patients recevra ce traitement mais aussi les anticorps. On devrait connaître les résultats d’ici trois à quatre ans.

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