Natalie Boucly (UNRWA) : "Il faut un flux continu de carburant, de médicaments et d'eau" chaque jour à Gaza

Distribution de vivres par l'UNWRA sur le camp de réfugiés de Rafah, au sud de Gaza ©AFP - SAID KHATIB
Distribution de vivres par l'UNWRA sur le camp de réfugiés de Rafah, au sud de Gaza ©AFP - SAID KHATIB
Distribution de vivres par l'UNWRA sur le camp de réfugiés de Rafah, au sud de Gaza ©AFP - SAID KHATIB
Publicité

Natalie Boucly secrétaire générale adjointe de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est l'invitée de 6h20. L'UNRWA lance un appel à la mobilisation humanitaire pour Gaza.

Avec
  • Natalie Boucly Secrétaire générale adjointe de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)

Depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, après l'attaque du Hamas le 7 octobre, la situation humanitaire dans cette zone enclavée se dégrade de jour en jour. Il y a notamment, selon les associations sur place, un besoin vital de carburant. "D'ici deux ou trois jours, nous ne serons plus en mesure de continuer nos opérations si nous ne faisons pas rentrer du carburant", explique Natalie Boucly. "Ce carburant est vital pour trois raisons : il en faut pour produire de l'eau potable à Gaza, via les usines de dessalement ; pour faire tourner les générateurs, pour les hôpitaux mais aussi les boulangeries que nous approvisionnons en farine ; et pour faire bouger nos équipes et livrer une assistance humanitaire cruciale à plus de 600.000 déplacés qui ont pris refuge dans les locaux de l'UNRWA."

Car les premiers camions humanitaires entrés dans Gaza n'ont "pas apporté de carburant du tout". "Ça n'a pas encore été autorisé. Les premiers camions entrés, une centaine petit à petit, contenaient des vivres, des médicaments, de l'eau, un peu, mais pas de carburant ! Avant le 7 octobre, il y avait jusqu’à 500 camions de vivres qui rentraient dans la bande de Gaza. Entre 45 et 100 contenaient du carburant."

Publicité

"On continuera à travailler avec les moyens qu'on a"

Quoiqu'il arrive, "les Nations-Unies resteront sur place. On a quand même des vivres qu'on continue à distribuer", explique Natalie Boucly. "Nous avons, sur notre base logistique à Rafah, plus de 8.000 déplacements internes qui en bénéficient. Nous avons des équipes de santé sur place qui voient environ 3.500 patients par jour. On continuera à travailler avec les moyens qu'on a, où on peut, mais ça va être très difficile."

De son côté, l'armée israélienne accuse le Hamas d'avoir détourné le fioul destiné aux humanitaires. "Je n'ai aucune information sur les réserves de fioul que le Hamas pourrait ou ne pourrait pas avoir... Mais de toute façon, ça ne résout pas le problème, qui est qu'il faut un flux continu, ininterrompu de carburant, de médicaments et d'eau rentre dans Gaza tous les jours."

L'équipe

pixel