L'Est républicain suspend son projet d'expérimenter ChatGPT pour relire les articles des correspondants locaux

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L'Est républicain suspend son projet d'expérimenter ChatGPT pour relire les articles des correspondants locaux

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L'Est Républicain va être le premier quotidien du groupe Ebra à expérimenter ChatGPT
L'Est Républicain va être le premier quotidien du groupe Ebra à expérimenter ChatGPT
© Maxppp - Alexandre MARCHI / PhotoPQR / L'Est Républicain

Le groupe Ebra, propriétaire de nombreux journaux dans l'est de la France, envisageait d'utiliser l'intelligence artificielle pour la relecture de certains de ses articles. Face à l'inquiétude des syndicats, le projet a été suspendu jeudi.

Le quotidien L'Est Républicain devait être le premier à faire l'objet de ce test. Le groupe Ebra, propriétaire du journal (mais aussi de L'Alsace, Le Dauphine Libéré, Le Progrès, les DNA, etc.) a finalement suspendu son projet d'expérimenter l'utilisation de ChatGPT, face à l'inquiétude des élus représentants du personnel. Un peu moins d'un an après le lancement de cet outil de conversation aux États-Unis, cette initiative aurait constitué une première incursion dans le monde des entreprises de presse en France.

Le calendrier devait être présenté jeudi aux représentants des salariés à l'occasion d'un Comité social et économique (CSE). "Les élus ont désigné un expert habilité à nous donner des informations précises sur les conséquences d’une telle expérimentation", explique Eric Barbier, délégué syndical du Syndicat national des journalistes. Face à cette demande, "la direction a finalement décidé de suspendre" la possibilité d'un usage de ChatGPT par la rédaction, indique-t-il.

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"Corrige ce papier pour publication"

La direction du groupe de presse, qui se voulait jusqu'ici rassurante, expliquait mercredi à France Inter réserver ce test à "un cadre strict de relecture et de corrections" : les premières et dernières relectures, et surtout la version finale avant publication devaient rester de la seule responsabilité des journalistes. L'arrivée de l'IA générative dans les rédactions étant, selon elle, "inévitable", l'objectif était "de l'anticiper en testant les outils à disposition dans nos process de traitement de l'information".

L'idée était d'utiliser cette intelligence artificielle générative pour relire et éditer les articles de correspondants de presse, ces piliers de la presse régionale qui envoient régulièrement aux rédactions les articles qui se retrouvent le plus souvent dans les pages locales de ces journaux, afin de quadriller le mieux possible le territoire. Cette mission de vérification, de relecture et de correction, qui incombe aujourd'hui aux secrétaires de rédaction, est, selon le responsable syndical, une tâche "éminemment éditoriale".

Mise à jour : cet article a été modifié jeudi soir après l'annonce de la suspension de l'expérimentation.

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