Léonhard Euler, le titan suisse et les aventuriers du Pôle : épisode • 2/4 du podcast Mettre le monde en équation

Leonhard Euler ©Radio France - Sarah Debris-Erny
Leonhard Euler ©Radio France - Sarah Debris-Erny
Leonhard Euler ©Radio France - Sarah Debris-Erny
Publicité

Hiver 1736, au nord du nord de la Scandinavie, en Laponie, les habitants du coin s’interrogent : quelle est l’étrange religion qui a inspiré des Français à venir dans leurs contrées affronter le froid glacial, les forêts lugubres et les tempêtes de neige ?

Avec
  • Cédric Villani Mathématicien français et ancien député, médaillé Fields en 2010

Au cours du 18e siècle, de plus en plus de Français qui prennent fait et cause pour Newton. Voltaire lui-même, le célèbre philosophe et écrivain, voue une admiration sans borne au savant anglais. D’ailleurs, il s’emploiera à ridiculiser Leibniz, le grand rival de Newton, sous les traits d'un personnage de roman, l'insupportable savant Pangloss qui sévit dans Candide.

L’éblouissante Émilie du Châtelet

Une autre personne en France fait briller l’étoile de  Newton, c’est Émilie du Châtelet. Elle se travestit en homme pour participer aux salons en vue, se forme auprès des meilleurs mathématiciens jusqu'à maîtriser les techniques les plus sophistiquées.

Publicité

Sa renommée s’étend à toute l’Europe, elle suscite admiration et jalousie, c’est la première femme dont les écrits sont publiés par l’Académie des sciences.  C’est à elle que revient l’honneur de traduire en français l’œuvre majeure de Newton, Principia Mathematica Philosophae Naturalis (Principes mathématiques des sciences de la nature). Malheureusement, elle ne peut savourer cet accomplissement ; elle meurt après un accouchement, en 1749.

Le "vrai" métier des philosophes
3 min

Leonhard Euler, le titan suise

Nous sommes donc en 1749, une grande scientifique rend l’âme, mais la théorie des équations différentielles est plus vivante que jamais. Et celui qui y contribue le plus n’est ni un Français, ni un Anglais. C’est un Suisse, qui exerce en Russie et en Allemagne :  Leonhard Euler. Disciple des Bernoulli, mais surtout autodidacte, Euler a été formé à Bâle puis recruté à Saint-Pétersbourg.

Euler est un homme pieux et aimable. Il est à l’aise avec le grand monde, et encore plus à l’aise dans la tranquille douceur de sa famille nombreuse. Mais au pays des idées, c’est un phénomène, peut-être  le plus puissant scientifique de l’histoire, s’attaquant à la théorie comme aux applications, depuis les nombres jusqu'à la forme des bateaux.

Douze fois vainqueur du Grand Prix de l’Académie des Sciences, Euler a publié plus de 800 articles, envoyé ou reçu 3 000 lettres, couvert 40 000 pages de notes… Et s’il est devenu quasiment aveugle vers la fin de sa vie, cela n’a pas du tout ralenti son rythme. À lui seul, il représente le tiers de la production scientifique mondiale de son temps. Bref, c’est un titan.

La Méthode scientifique
58 min

L'équipe